AU SOMMAIRE DANS CE NUMERO :
- NOTRE DESSIN HUMORISTIQUE
- Editorial : Marché de dupes !
- « Négociations » : La carotte et le bâton !
- Attractif ?
- Moi, Soignant…
- Y’a-t-il une vie après le syndicat ?
- Les ordres professionnels
- LES BREVES
EDITORIAL : Marché de dupes !
La loi HPST (hôpital patient santé et territoires ) mise en place par le précédent gouvernement Fillon sous l’ère Sarkosy, est suivie à la lettre par le nouveau gouvernement « socialiste » de Jean Marc Ayrault. Elle continue de frapper, chaque jour, par le biais des Directeurs de ARS (Agences Régionales de Santé) et touche désormais tous les hôpitaux et les maisons de retraites, publics du pays. Cette politique se caractérise par une baisse continue des moyens alloués aux établissements qui entraîne inexorablement une baisse de l’offre de soins et une baisse de la qualité de ceux-ci. Cette politique a aussi pour conséquence, une dégradation incessante des conditions de travail des personnels qui devient proche de l’insupportable.
La fermeture de la maternité de Vire (Calvados), la fermeture annoncée de la maison de retraite de l’hôpital de l’Aigle (Orne), le plan d’économie de 150 millions d’€ qui va frapper les hôpitaux de Paris (APHP), la restructuration et nouveau plan de retour à l’équilibre pour le Centre Hospitalier Public du Cotentin, en sont les exemples récents les plus criants et qui ne sont qu’une infime partie la plus visible de l’ « iceberg ». Car le mal est beaucoup plus insidieux que ce que l’on veut bien nous faire croire et ce sont tous les établissements publics qui sont touchés et vont l’être chaque jour d’avantage.
La loi HPST a été mise en place avec d’autres outils pour mettre à mal notre système public de santé mais aussi pour favoriser le secteur privé marchand :
· Convergence tarifaire public/ privé
· Tarification à l’activité dans le cadre d’enveloppes fermées
· « Obligation » d’augmentation d’activité de 2 %
· Loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS)
· ONDAM (Objectif national des dépenses de l’assurance maladie)
· Mise en place des ARS
· …
Petite démonstration :
1. Sachant que l’augmentation de l’ONDAM devrait être d’au moins 3,2 % (chiffre avancé par la FHF) pour les hôpitaux publics pour ne pas connaître de nouvelles récessions (pertes d’emplois) et qu’il n’est que de 2,7%, il manque déjà au minimum 0,5% pour ne pas continuer de régresser.
2. Sachant qu’il faut augmenter l’activité de 2% chaque année pour espérer conserver les mêmes moyens,
3. Sachant, qu’évoluant dans le cadre d’enveloppes fermées, si chaque établissement augmente son activité comme il est notifié, ce sont les tarifs qui baissent pour rester dans le cadre de ces enveloppées fermées,
4. Résultat : On aura beau essayer d’augmenter l’activité des établissements, on aboutira toujours à un déficit de recettes, on continuera à perdre des emplois, et donc à dégrader l’offre de soins, les conditions d’accueil des usagers et les conditions de travail des personnels…
S’il est vrai que l’on peut toujours essayer de faire mieux avec les mêmes moyens, le discours qui nous est fait sur l’efficience est tronqué d’avance, car on ne peut mieux faire avec des moyens qui régressent sans cesse.
Que sont devenues les promesses et les engagements du candidat François Hollande ?
Que sont devenues les promesses et les engagements de Marisol Touraine, ministre de la santé et de Marilyse Lebranchu ministre de la fonction publique.
Que sont devenus les beaux discours de septembre 2012 énoncés lors de la mise en place du pacte de confiance ?
Oubliés, abandonnés ou reportés à des dates ultérieures, ils préfèrent faire la part belle aux dictats européens et patronaux. Hormis la fin de la convergence tarifaire public/privé, au delà de quelques belles paroles, et de quelques aménagements cosmétiques, nous ne voyons pas grand-chose de bien venir : Rien sur l’abrogation de la loi HPST, sur les pouvoirs de ARS, sur la nouvelle gouvernance des hôpitaux, l’abrogation des ordres professionnels, l’abrogation du jour de carence, rien sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail…
Concernant le CHPC, si de nombreuses réorganisations de services préconisées par l’audit « PHME conseil » semblent nécessaires et peuvent pour certaines obtenir l’assentiment des personnels, médicaux, paramédicaux …, les « négociations » entre direction et organisations syndicales sur la renégociation de l’accord RTT, le ¼ d’heure de repas, l’allongement de la période des congés annuels d’été, la mise en place des 12 heures dans certains services, ressemblent à une opération de dupes… Dans les conditions exposées dans la petite démonstration ci-dessus, on se doute que tous les efforts demandés aux personnels, auront un effet budgétaire très limité dans le temps, mais qu’à terme, ils seront vains si les règles décrites précédemment ne changent pas.
Refusons les régressions exigées sur l’autel du sacro-saint hypothétique retour à l’équilibre financier et exigeons du nouveau gouvernement, que nous avons majoritairement élu, de changer radicalement de politique. Comme le candidat Hollande s’y était engagé.
Le changement ne peut plus attendre !
Pour nous, il doit s’articuler autours de trois axes :
· La place du service public hospitalier et sa gouvernance, devant tenir compte de la représentativité syndicale
· L’emploi, les salaires et les conditions de travail; les salariés ne peuvent être oubliés et sacrifiés plus longtemps.
· Le financement du système de santé doit être refondé, il doit garantir la réponse des besoins de tous sur la base de la solidarité nationale. Dans l’immédiat, une loi modificative du PLFSS doit être adoptée. Les salariés ne peuvent continuer à supporter la remise en cause de leurs acquis. Pour la CGT, il est incontournable qu’une nouvelle loi pour notre système public de santé soit promulguée. Cela passe par l’abrogation de la loi HPST.
La confiance (pacte de), c’est aussi le respect de la parole donnée.
Mobilisons nous tous ensemble pour leur faire retrouver le bon cap !
« NEGOCIATIONS » : LA CAROTTE ET LE BÂTON !
Le 12 février avait lieu une première réunion sur l’organisation du temps de travail où Monsieur Morin, notre chef d’établissement, avait convoqué les organisations syndicales…
En préambule, M.Morin a communiqué sur le rapport de PHME qui a été envoyé à tous les médecins et cadres de l’établissement et des pistes évoquées pour le redressement financier du CHPC…
« La situation est grave » a-t-il répété et « de gros efforts vont être demandés aux personnels ». Les restructurations prévues seront d’abord sur les objectifs cibles et la bonne corrélation entre les personnels alloués pour les soins et les lits dédiés aux spécialités.
Il a donc proposé aux organisations syndicales d’aborder certains thèmes de nos organisations actuelles de travail. Chaque thème fera l’objet d’une documentation chiffrée des résultats attendus par les mesures proposées soit le thème d’économie. Il propose d’aborder aussi à chaque séance un thème sur les avancées sociales….
Il rappelle que sans notre « participation » il pourra « imposer » certaines mesures… En bref, un thème qui fâche (le bâton), un thème qui fâche moins ou qui permet d’avancer (la carotte).
Il propose des rencontres les :
20 février :
- Extension période estivale pour les congés annuels
- 80% hors CPE / Report de congés
20 mars :
- 12h comme amplitude de travail pour certaines unités de soins
- Nouveaux emplois
04 avril :
- Pool de remplacement et de renfort
- Temps de repas
18 avril :
- RTT pour les cadres, droit d’option…
- Politique de stagiairisation
Il souhaite qu’une synthèse soit faite après chaque rencontre, ainsi qu’un bouclage dans les temps impartis et donnera le nombre d’agents concernés par les mesures. A l’issue il proposera à chaque organisation un protocole d’accord pour une signature ou non…
In fine, la mise en œuvre des mesures
Voilà pour la méthode.
L’organisation syndicale CGT prend bonne note du calendrier et de la méthodologie. En séance elle a fait des propositions supplémentaires sur les thèmes évoqués. Ainsi elle propose que soit abordés aussi les thèmes :
- La pénibilité au travail
- La prise en compte des travailleurs âgés
- La reconnaissance des diplômes , de leur mission et l’arrêt des glissements de tâches
- Le remplacement des congés de maternité à chaque arrêt
- Le remplacement des arrêts de longue maladie systématiquement
- L’implication médicale dans le respect des organisation de travail
- La mise en oeuvre d’une politique de formation pour accompagner les changements (cités dans le rapport d’audit)
- La prise en compte des Compte Epargne Temps (CET) à écouler
- Un travail sur les heures supplémentaires
- L’organisation des Formations DIF, pour que tous puissent en profiter
- La reconnaissance des heures syndicales dans les unités où les représentants des salariés ont des responsabilités
Elle a aussi demandé une information sur la répartition des pôles… M.Morin a expliqué qu’avec la CME, le matin même, une approche par plateaux de soins semblait pour l’instant plus appropriée.
La CGT, restera une force de proposition pour affirmer les droits des salariés, faire en sorte que les thèmes proposés par notre organisation soient reconnus et pris en compte pour nos futures conditions de travail. Elle reste absolument opposée à l’allongement de la période estivale des congés annuels et à toute autre régression sociale.
La CGT a décidé de participer à l’Intersyndicale (CGT – FO – UNSA – CFDT) pour défendre les droits et les conditions de travail des agents du CHPC et celle-ci associera les personnels dans les décisions à prendre.
ATTRACTIF ?
Les négociations sur l’encadrement des dépassements d’honoraires des médecins se sont terminées…mal.
Au niveau national, les 1% des médecins libéraux aux plus hauts revenus touchent 32 000€ par mois de dépassements, en plus des 42000 € d’honoraires tarifs Sécu. (On sait également que certains praticiens hospitaliers touchent jusqu’à 50 000 € par mois grâce à leurs consultations privées données au sein même de l’hôpital public, aux files d’attente bien plus courtes que les consultations publiques données par les mêmes !)
Le revenu moyen d’un généraliste est de 6400 € par mois, 10 000 € pour un spécialiste. Le revenu moyen de la population active est de 1700 €.
97% des Français touchent moins que ces médecins libéraux. Donc ces derniers font partie des 3% les mieux payés !!! De longues études me direz-vous, mais comme les professeurs des écoles, qui n’ont guère ce genre de revenus…
L’attractivité des rémunérations est devenue l’argument numéro 1 pour les internes dans le choix des spécialités ou du mode d’exercice. Pourtant ce sont ceux-là qui prêteront le serment solennel «de soigner l’indigent ou quiconque le demandera ». « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire ».
Le problème est que nos médecins sont issus d’un milieu de cadres supérieurs pour 50%(contre 8% pour l’ensemble de la population).
Seuls 8% sont issus d’une famille d’ouvriers (contre 40% de la population active). Ils sont habitués à fréquenter le haut du pavé et y prennent modèles.
Le jour où un gouvernement aura le courage d’encadrer les honoraires des médecins au nom de la santé publique et de la maîtrise des comptes de l’assurance maladie, certains étudiants qui pensent que l’on est pauvre au dessous de 6000 € par mois choisiront plus volontiers les métiers de la finance ou du pétrole !!!!!!!
Cela créera un appel d’air pour des candidats issus de milieux moins favorisés, à des candidats motivés non pas tant par l’appât du gain mais par le sens d’une mission au service d’autrui.
Rien ne permet de dire que ces médecins seraient moins bons. Et peut-être que le CHPC retrouverait une autre attractivité et ne serait pas condamné à vendre son bloc au privé …
MOI, SOIGNANT…
Moi soignant, je pensais que mon boulot c’était soigner
Moi soignant, je pensais être respecté
Moi soignant, en fait je me suis planté
Moi soignant, mon salaire est dévalorisé
Moi soignant, mon travail du dimanche ou de nuit est sous-payé
Moi soignant, je n’ai plus le droit d’être malade sinon je suis carencé
Moi soignant, mon départ en retraite a reculé et ma pension diminué
Moi soignant, ma pénibilité physique et psychique est maintenant niée.
Moi soignant, flexibilité-disponibilité me sont imposées au nom de la rentabilité
Moi soignant, ma charge de travail ne cesse d’augmenter et la maltraitance de s’imposer.
Moi soignant, moins de temps pour soigner car plus de temps pour « gratte-papier »
Moi soignant, je vois mes collègues contractuels subir la précarité
Moi soignant, je pensais que l’accès à la santé rimait avec égalité.
Moi soignant, je ne me reconnais plus dans ce métier !
Moi soignant, marre de me faire blouser !!!!
(Merci au syndicat CHT du HIPR (Hôpital inter-communal du Pays de Retz, Loire Atlantique) de nous avoir transmis ce slogan développé lors de la journée d’action de la fonction publique du 31 01 2013.
Y'A-T'IL UNE VIE APRES LE SYNDICAT
Nous sommes nombreux à nous interroger sur l’avenir professionnel des leaders syndicaux qui, après un mandat à la tête d’une Confédération Syndicale, "laissent leur place" à un Secrétaire Général plus jeune.
v Nicole Notat :
Nous avons tous en mémoire le passage remarqué de Madame Nicole Notat à la tête de la CFDT de 1992 à 2002. En juillet 2012 elle devient PDG de VIGEO (agence de mesure de la responsabilité sociale en Europe). Elle est aussi membre du "groupe de réflexion sur l'avenir de l'Europe" présidé par Felipe González* et établi par le Conseil européen.
v François Chérèque :
Dernier Secrétaire Général de la CFDT de 2002 à 2012, il est aujourd’hui :
o Président du Conseil d'Administration du think tank* "de gauche" Terra Nova (aux cotés de Michel Rocard et de Bertrand Delanoë, en autre…)
o Nommé par le Gouvernement, à partir du 7 janvier 2013, "Expert de l’Etat" à l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS*).
v Laurence Laigo :
Moins connue du grand public que les deux personnalités précédentes, l’ex Secrétaire Nationale CFDT est nommée, le 7 janvier 2013, Conseillère au cabinet du Ministre des droits des femmes (et porte parole du Gouvernement) Madame Najat Vallaud-Belkacem.
v Jacky Bontems :
Ancien "bras droit" de François Chérèque, depuis septembre 2012 il est officiellement chargé de mission auprès de Matignon, et intégrera, dans quelques jours, le Commissariat Général à la stratégie et à la prospective.
Bien sur à la CGT on s’inquiète de l’avenir professionnel de Bernard Thibault (qui doit céder son siège de Secrétaire Général de la CGT prochainement) : va-t-il continuer à militer à la CGT, à un autre poste, ou va-t-il revenir au monde du travail, dont il est issu ? Nous vous tiendrons, bien sur, informé…
Dans un souci, évident, de ne pas polémiquer, la CGT n’aborde pas dans cette information, ni les salaires, ni les éventuelles cooptations, ou collusions, qui pourraient venir à l’esprit en lisant cet article.
Rappelons simplement que la CFDT à signé le 11 janvier 2013 un accord national interprofessionnel sur la flexibilité du travail qui représente une grave régression des droits sociaux !
*Felipe González : Homme Politique Socialiste, Président du Gouvernement Espagnol entre 1982 et 1996
* IGAS : avant Mr Chérèque la dernière personnalité nommée à l’IGAS a été Mme Fadela Amara : Secrétaire d'État chargée de la Politique de la Ville du deuxième gouvernement François Fillon (2007-2010), la présidente de l'association « ni putes ni soumises » a été nommée au tour extérieur, sur proposition du ministre du travail, en janvier 2011.
* Un think tank, ou laboratoire d'idées, est une institution de droit privé, en principe indépendante des partis, à but non lucratif, regroupant des experts, et qui produit des études et des propositions dans le domaine des politiques publiques.
ORDRES PROFESSIONNELS
L’intersyndicale de la Fonction Publique Hospitalière (FO-CGT-CFDT-CFTC-UNSA-SUD), ainsi que le SNICS-FSU ont adressé un courrier au député Jean Marie LE GUEN.
Après avoir rappelé les actions menées de puis la création en 2006 de l’intersyndicale, le texte précise : « Nous sommes au début de l’année 2013 et nous ne constatons aucune avancée significative sur ce dossier… Nous avons pris connaissance, Monsieur le député, du contenu de la proposition de loi que vous avez déposée fin 2012 concernant cette question et qui implique non seulement la profession infirmière, mais également les masseurs kinésithérapeutes, ainsi que les pédicures-podologues. Cette initiative parlementaire, que vous conduisez, nous convient parfaitement et la soutenons complètement. Nous souhaitons donc, Monsieur le Député, et c’est l’objet de ce courrier, pouvoir vous rencontrer et échanger avec vous sur le contenu de votre proposition de loi et sur le calendrier parlementaire qui pourrait permettre de le faire aboutir rapidement. »
A suivre, ainsi que l’ultimatum posé à la ministre de la santé.
LES BREVES
ET CHEZ VOUS, ME LAISSEZ-VOUS TOUJOURS OUVERTE ? :
On a pu voir fleurir, ces dernières semaines, sur les portes des différents « lieux d’aisance » de l’établissement, ne note stipulant : « Et chez vous, me laissez vous toujours ouverte ? ».
Après une rapide enquête, il s’avère que cette idée émane du directeur général qui ne supporterait pas que les portes des toilettes restent ouvertes ou entrouvertes. Il s’en serait offusqué auprès des cadres de l’établissement et aurait même évoqué « l’affaire » lors de la cérémonie des vœux.
Nous ne nous aventurerons pas sur une analyse psychologique de ce que pourrait évoquer aux personnels soignants ce type d’agissement, nous le mettrons sur le compte du « souci du détail ». "Espérons seulement qu'il ne se contente que des portes des toilettes, et que cela ne soit pas "une porte ouverte" à la fermeture d'autres portes ... de services!"
DES REGLES DIFFERENTES SELON LES CAT. PROFESSIONNELLES !:
Alors que certains cadres interdisent aux agents, la prise de congés annuels et autres RTT pendant la période de fin d’année, sans pour autant se l’interdire à eux-mêmes, certaines périodes de vacances voient une recrudescence du recours aux médecins intérimaires. Visiblement, pour les cadres ou les médecins, les règles de départ en congés annuels ne s’appliquent toujours pas !
Pour le personnel, des quotas et un allongement de la période dite estivale, pour d’autres : « faites ce qu’il vous plait ». Lors du CTE de décembre 2012, nous avons proposé que les directeurs et l’encadrement montrent l’exemple en choisissant juin ou septembre pour prendre leurs congés d’été 2013, comme ils le préconisent pour le « commun » des personnels.
FHF : De bonnes idées … pas toujours appliquées dans les établissements!:
« Créée en 1924, la Fédération hospitalière de France (FHF) réunit plus de 1 000 établissements publics de santé (hôpitaux) et autant de structures médico-sociales (maisons de retraite et maisons d’accueil spécialisées autonomes), soit la quasi-totalité des établissements du secteur public. Cette légitimité et sa dimension nationale font de la FHF un acteur de premier plan du monde de la santé, acteur d’autant plus écouté qu’il est véritablement trans-politique, comme en témoigne la composition de son conseil d’administration. La FHF remplit une triple fonction de promotion, d’information et de représentation :
- Promotion de l’hôpital public et des établissements médico-sociaux
- Information des professionnels
- Représentation des établissements. La FHF est aussi un lieu où s’élaborent de nouvelles propositions destinées à alimenter le débat législatif. »… Peut-on lire sur son site internet !
Il est vrai, quant on y regarde d’un peu plus près, la FHF a parfois de bonnes idées ou de bonnes intentions : Comme la proposition de création d’un livret H pour financer les investissements dans les hôpitaux, le vote négatif concernant le plan régional de santé (PRS), son recours devant le TA contestant la décision de l’ARS autorisant le transfert et la construction de la clinique de Saint-Lô.
Concernant le report des congés annuels restant dus au titre de l’année écoulée après congés maladie, notre directeur interrogé lors du dernier CTE, dit attendre la parution d’un nouveau texte annulant le décret n°2002- 8 du 4 janvier 2012 relatif aux congés annuels alors que la FHF (dont il fait partie), dans sa lettre n°1 d’avril 2011, déclare sans ambiguïté : « Dans la mesure où la réglementation de la FPH est similaire à celle de la FPE en la matière et où les trois versants de la fonction publique sont en phase d’harmonisation, la DGOS, à nouveau interrogée, a fait savoir qu’il fallait considérer que la portée des recommandations de cette circulaire qui se fonde sur le droit communautaire s’étend au-delà de la FPE et vaut également pour la FPH. »
Que faut-il en conclure ? Nous vous en laissons juges !
UNE REVENDICATION CGT ENFIN SATISFAITE:
La loi de finances rectificative pour 2012, parue au journal officiel du 30 décembre dernier, vient d’instaurer un crédit d’impôt, en lieu et place de la réduction d’impôts sur les cotisations syndicales. Tous les salariés, même non imposables, bénéficieront d’un crédit d’impôt pour cotisations syndicales. Jusqu’alors, l’adhésion à une organisation syndicale donnait droit à 66% de réduction d’impôts, mais à condition d’être imposable. Une injustice ! La fédération CGT des services publics a intégré, depuis plusieurs années, cette revendication dans son mémorandum. Cela rétablit donc une égalité de droit entre salariés. Ce crédit d’impôts, à hauteur de 66% des cotisations sera applicable dès la déclaration de revenus 2012. Son bénéfice est subordonné à la condition de joindre un reçu syndical à la déclaration des revenus papier. Ceux qui enverront leur déclaration par voie électronique en sont dispensés, mais devront le conserver en cas de contrôle.
En 2013, se syndiquer à la CGT donne droit à un crédit d’impôt. N’hésitez plus !
MISES EN STAGES DANS LES EHPAD DU GROS HETRE ET DU PAYS VALOGNAIS : Le choix de « JURYS »…une méthode discutable !
La petite vague de mises en stages décidée unilatéralement par le directeur général dans les deux EHPAD du Centre Hospitalier Public du Cotentin, si elle nous semble positive pour les agents des deux EHPAD qui se sentent souvent défavorisés et un peu à l’écart des autres personnels de l’établissement, ne peut nous satisfaire pleinement pour plusieurs raisons :
Premièrement, elle crée une déception certaine, vis-à-vis des autres personnels contractuels du CHPC qui se sentent floués par un système qui les assimilent à une variable d’ajustement des budgets hospitaliers et qui les transforme en otages assis sur des siéges éjectables.
Deuxièmement, la mise en place de jurys comportant au minimum trois membres, dont un au moins est extérieur à l’établissement, ne nous semble pas le mieux adapté, car il laisse place à une subjectivité certaine dans les critères de choix. Certains candidats comptant une plus grande ancienneté se sont vus écartés de la mise en stage au profit de plus jeunes dans l’établissement. Il va de soi que cela ne peut pas favoriser la motivation de ceux-ci !
Si les contractuels anciens sont restés dans l’établissement, c’est qu’ils donnent entière satisfaction… pour la CGT, il convient donc privilégier le critère de l’ancienneté pour les mises en stage, afin d’éviter de démotiver d’avantage les agents contractuels qui attendent déjà depuis trop longtemps cette « récompense » légitime.
DROIT DE SE FAIRE ASSISTER LORS D’UNE CONVOCATION PAR L’ENCADREMENT OU LA DIRECTION:
Les périodes de « crise » et de réorganisation sont souvent favorables aux « pressions en tous genres ». Ces derniers mois, de nombreux personnels nous ont interpellés suite à des « pressions » de leur encadrement : convocations dans le bureau, reproches incessants, mise à l’écart de certaines tâches ou certains postes, de certains horaires de travail…
Certains agents, par peur de déplaire ou par peur des « conséquences » sur leur notation, leur éventuelle mise en stage … n’osent pas dire stop à ces pratiques anormales et se laissent enfermer dans cette spirale infernale, au péril de leur santé physique et mentale.
Certains ont du mal à situer la bonne mesure entre les droits et les devoirs : le désir de bien faire son travail, cela ne veut pas dire tout accepter… même l’inacceptable !
Certains dérapages sont prévisibles et deviennent inéluctables dans cette période difficile, où « bien faire son travail » relève de la mission presque impossible, tant les moyens alloués se réduisent progressivement comme peau de chagrin et quand les objectifs fixés à atteindre ne peuvent pas l’être.
Pour rappel, les personnes les plus vulnérables face au harcèlement moral, qu’il soit le fait d’une personne ou institutionnel, sont celles qui aiment le « travail bien fait » et qui ont du mal à déroger à cette règle, lorsque l’on leur demande de s’adapter et de faire moins bien, par mesure d’économie.
Face au risque de harcèlement, il faut éviter de se laisser enfermer dans l’isolement : Vous avez le droit de vous faire assister de la personne de votre choix (représentant syndical…) lorsque vous redoutez qu’une convocation soit le prétexte à un « règlement de compte ».
En cas de souffrance, n’hésitez pas à prendre contact avec l’AAVEP, la psychologue du travail, ou le service de santé au travail, ou le syndicat de votre choix.
8Ième ECHELON L’ECHELLE 6 : TU PARLES D’UN CADEAU !:
Dans un communiqué, la Ministre de la Fonction Publique a annoncé la fin du contingentement de l’échelon spécial (8e échelon) de l’échelle 6 (indice 430). Il n’y aura donc plus le ratio de 30% pour y parvenir. Les agents de la catégorie C administratifs et soignants pourraient y prétendre après 4 ans dans l’échelon 7.
Cependant, avec un ratio de 12% seulement d’agents pouvant prétendre à l’accès à l’échelle 6 chez les adjoints administratifs, la possibilité d’atteindre le 8e échelon avant l’âge de départ à la retraite est scandaleusement restreint. Chez les AS, le leurre que représente cet échelon en fin de carrière est là encore soumis à de nombreuses exigences.
Pour mémoire, il faut se souvenir que lors du reclassement de Novembre 2006, nombreux ont été les établissements (70%) qui n’ont pas répercuté toute l’ancienneté acquise aux agents.
Si bien que dans la plupart d’entre eux, aucun AS n’a atteint le 7e échelon avant le 1er Novembre 2010. Si on considère que seulement quelques-uns ont obtenu une bonification d’échelon d’un an, ceux-ci seront les premiers à atteindre le « graal » le 1er Novembre 2013 seulement...
Quant aux autres, qui représentent la grande majorité, ils ne le « saisiront » que le 1er Novembre 2014 !!! Donc, pas de retraités pour en bénéficier avant le 1er Mai 2015 … si pas de modulation d’échelon !
Dans les établissements qui ont conservé toute leur ancienneté aux AS, un rapide calcul a permis de mettre en évidence l’âge où l’échelon spécial sera atteint. Sans bonification, avec un début de carrière à 18 ans et l’accès à la formation d’aide soignant dans les 2 à 3 ans suivants, les AS qui voudront récupérer les 65 euros de l’échelon en question en 2013 devront être nés en 1956, soit avoir 57 ans.
Si l’on rajoute les 6 mois nécessaires à sa prise en compte dans le calcul de la pension, l’agent aura largement dépassé son ouverture de droit à la retraite (55 ans et 4 mois au pis-aller pour les soignants actifs nés en 1956). Pour les suivants qui ouvriront leurs droits progressivement à 57 ans, ce sera tout aussi restreint...
PLACARD DORE ?:
Le directeur des affaires médicales s’est vu retirer une partie de ses fonctions et pas la moindre : la direction des affaires médicales. Un petit bureau lui a été installé aux archives de la direction. Il garde la fonction de responsable de la qualité. Pour ce qui est des affaires médicales, une adjointe administrative le remplace. Ce qui voudrait dire que l’on aurait pu économiser un poste de directeur ces dernières années ! Par ces temps de crise et d’économies drastiques où l’on fait un plan de licenciements sans vouloir vraiment le dire et qu’une nouvelle dégradation des conditions de travail est annoncée, l’économie d’un poste de directeur aurait été la bienvenue. Que nenni, la direction générale embauche à compter du 1ier mars, un directeur
supplémentaire pour les EHPAD et le site de Valognes. Les sacrifices sont toujours pour les « petits » personnels… les autres peuvent continuer leur gabegie. Quand le directeur général annonce aux représentants du personnel que toutes les catégories de personnel vont être touchées par le plan d’économies, on se demande quels sacrifices la direction et le corps médical vont bien vouloir s’infliger ?
QUESTION DE PRIORITES :
Lors d’un récent passage à l’EHPAD du pays Valognais, on a appris la création prochaine d’un bureau pour la nouvelle directrice. Il est vrai que pour le moment il n’en existe pas. Mais est-ce une priorité quand on sait que ce même directeur aura un bureau à quelques pas de la maison de retraite sur le site de l’hôpital de Valognes de par ses fonctions de directeur de site.
Alors que pour des raisons de difficultés budgétaires, on repousse certains travaux ou investissements sur ce même site, on est en droit de s’interroger sur le bien fondé d’une telle décision. Ne faut-il pas mieux investir dans des travaux pour éliminer et remplacer les bungalows vétustes qui servent de stockage au linge sale et qui sont dangereux du fait des planchers troués ou défoncés… ou d’améliorer l’accueil des familles à la chambre mortuaire… Décidément, on n’a pas forcément les mêmes priorités !